Quand on rêve de marathon, l’un des premiers qui vient en tête dans la « bucket list » c’est New York! Il est légendaire mais ce ne fut pas de tout repos d’y participer!

• Première étape : avoir un dossard!

Et oui je ne suis clairement pas la seule à rêver de courir le marathon de New York! Il y a chaque année beaucoup plus de coureurs souhaitant participer que de dossard mis en vente par l’organisation. Pour avoir le graal, plusieurs possibilités s’offrent à vous :

• Être un très bon coureur et réaliser un chrono qualificatif qui dépend du genre et de l’âge (pour vous donner une idée pour moi se serait 3h15)
• S’inscrire à un tirage au sort (je crois que c’est moins de 10% de chance)
• Passer par une agence de voyage spécialisée (plusieurs compagnies ont les droits pour New York mais c’est quand même assez cher pour 4j environ sur place)
• S’inscrire via un organisme de charité (mais là encore il faut récolter de gros fonds et pour des associations américaines, pas simple pour convaincre ses proches en France!)
• S’inscrire une première année au marathon virtuel (attention il faut bien sélectionner l’option pour avoir une « Guaranteed, non-complimentary entry » pour le marathon (ça veut dire qu’on a le dossard garanti si on le paye)

C’est cette dernière option que j’ai choisi! C’est en effet l’option la plus sûre pour un coût raisonnable (180$ quand même l’inscription au virtuel dans ce cas). Mais ça veut dire se faire un peu mal dans un créneau de 2 semaines l’année précédente!

• Deuxième étape : marathon virtuel…

Les règles sont les suivantes : il faut courir 42.195 en une seule fois (dans un créneau de 24h) ; l’organisation permet de valider cela sur un créneau de 2 semaines (le dernier jour étant le jour du marathon réel à New York) ; il n’y a pas de temps maximum (bon 24h puisqu’il faut le faire un seul jour calendaire). La course est validée via Strava ou l’application officielle du marathon. Rien n’empêche de s’inscrire à un vrai marathon à cette période pour ne pas le courir seul dans son coin.

Un an plus tôt, fin 2021, je n’étais clairement pas capable de courir un marathon! Déjà le semi marathon de Paris avait été un calvaire (certes il faisait chaud). Alors un marathon complet 😱. Je ne pouvais donc pas m’inscrire à un vrai marathon car je n’aurais pas pu finir dans les temps impartis! Pour réaliser cette course, j’ai choisi de quitter Paris (et éviter la tentation d’abandonner) et je suis allée sur les bords de la Loire parcourir seule cette distance. J’avais repéré 2 ponts qui avaient environ 21km de distance entre eux et donc je pouvais faire une seule boucle. Ca n’a clairement pas été facile (surtout que le retour la route était trop passante j’ai dû changer de parcours), j’ai alterné marche et course pendant 15km environ et donc marcher à 100% pendant 27km environ… Clairement une grosse épreuve mentale, j’ai passé quelques kms au fond du trou mais quand on approche du but, la magie opère et toutes ces pensées négatives s’évaporent!

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• Troisième étape : Entraînement!

Mon entraînement a en réalité était fait sur un an. Bien sûr pas un an de préparation spécifique mais comme je ne pouvais pas courir un marathon (et difficilement un semi) 12 mois auparavant j’ai décidé de m’entourer d’une coach (Suzzy) pour réaugmenter progressivement les distances et la charge avec cet objectif final. Mon premier objectif intermédiaire était mon 3e semi marathon de Paris. Puis continuer le travail (en passant par le 10km Adidas) et commencer ma préparation spécifique durant l’été en étant déjà plus à l’aise sur sortie longue. J’ai fignolé ma prépa (surtout niveau matériel et ravito) 1 mois avant au semi marathon de Lyon (qui était début octobre).

• Quatrième étape : Inscription au marathon

Lors du lancement des inscriptions au marathon (plusieurs mois avant), j’avais donc reçu un code me permettant de réclamer mon dossard garanti. Les années précédentes, il fallait choisir entre avoir un poncho à l’arrivée ou pouvoir déposer une consigne. Cette année, on pouvait avoir les deux! Quelques semaines avant le marathon on vous demandera aussi de choisir une option de transport pour rejoindre la ligne de départ. Deux options : le bus (qui part à max 6h car ensuite les routes sont fermées) ; le ferry + bus local (il faudra alors vous même vous rendre au ferry). Plusieurs créneaux horaires sont possibles, attention à prendre un peu de marge quand même, il faut au moins 1h30 avant votre heure de départ. Il y a beaucoup de monde donc des temps d’attente, j’y reviendrais. Il faudra également indiquer sur quel créneau horaire vous pensez aller retirer votre dossard (c’est possible d’aller à un autre créneau au dernier moment, c’est juste pour qu’ils puissent s’organiser au mieux).

• Cinquième étape : Retrait du dossard

Ca y’est le jour J approche, vous êtes à New York 🏢!

Le retrait se fait dans un centre expo à Manhattan. Le retrait du dossard va assez vite. Vous aurez droit aussi à un tee-shirt griffé du marathon (à manche longue cette année là alors qu’il faisait très chaud mais difficile de prévoir!). Ensuite vous pourrez aller dans l’espace des exposants en commençant bien sûr par New Balance. Il y a un peu d’attente pour entrer dans leur carré (obligatoire pour avoir accès aux autres stands). Attention ici vous n’aurez pas de tee-shirt finisher à l’arrivée, vous devez l’acheter!! A savoir qu’à l’expo, sauf si vous y aller le jeudi, il y a de forte chance que vous ne trouvez pas votre taille… Personnellement je suis passée d’abord au shop « NYRR (New York Road Runner) » qui en vend aussi. Il y a moins de monde en plus, c’est beaucoup plus agréable. A savoir que certains magasins de sport en vendent aussi en ville. Attention aussi, la file d’attente pour régler ses achats New Balance est très longue!

Ensuite on entre dans un autre espace avec plusieurs stands. Je dois dire que je m’attendais à beaucoup plus! Après c’était la première vraie année post covid (l’année précédente seuls les coureurs américains pouvaient participer). Je me suis arrêtée au stand « World Major » qui permettait d’avoir gratuitement une photo avant le fond d’écran au choix. Ensuite je me suis un peu baladée mais sans dépenser!

• Sixième étape : Rejoindre la ligne de départ

Ca y’est c’est le jour J! Réveil à 6h, le temps d’avaler du gâteau sport (préparé dans des bocaux au micro ondes s’il vous plait 😂) puis se mettre en tenue (préparée la veille). Ensuite direction le métro, évidemment à cette heure-ci un dimanche il n’y a quasiment que des coureurs! Après quelques stations j’arrive au ferry. Beaucoup de monde! Il n’y a pas de vérification de dossard ni de l’heure réservée. Si vous avez pris une heure un peu juste je vous conseille de venir plus tôt au ferry. C’est sur la base du premier arrivé premier servi! La traversée est assez sympa, on passe devant la statue de la liberté!

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Arrivé à Staten Island, vous devez prendre un bus car le départ est trop loin! J’avais en tête les vieux bus scolaires typiques des Etats-Unis, grosse déception c’était seulement 2 bus/10. Et si vous pensiez qu’à New York tout est bien organisé c’est le moment où vous comprenez que chez eux aussi ça peut être le bordel 😂. C’est clairement c’est chacun pour soit! Il y a une petite marée humaine attendant les bus qui se bousculent à chaque arrivée d’un chauffeur (par vague de 10 bus environ). A chaque arrivée les gens partent en direction de la porte d’entrée, j’ai opté pour avancer entre deux bus (donc pas mal de place) pour avancer en direction de la route. Cela a payé, 2 passages plus tard un bus s’arrête juste devant moi! Et miracle c’est un vieux bus!!! Je crois que c’est le moment que j’ai préféré de ma journée 😅. Bon en vrai c’est pas très confortable mais c’est iconique! A la descente il y a un barrage de sécurité pour entrer dans l’aire de départ.

• Septième étape : Attente à Staten Island

C’est ce dont je garde le moins bon souvenirs je crois! L’attente est très longue (plus d’1h30 car je partais dans les derniers). Mais ici c’est très strict, impossible de se mettre dans un SAS plus tôt. Il y a 3 couleurs de départ (deux passent sur le haut du pont, une passe sous le pont). Je n’imaginais pas passer sous le pont donc j’ai changé de couleur (autorisé si on va vers le plus lent). Ensuite on a une lettre attribué, A devant, F derrière et on entre uniquement dans la bonne lettre ou une lettre plus lente. L’endroit est par contre assez bien fait, distribution d’eau et de ravito (mais plus rien à manger quand je suis arrivée) et beaucoup de toilettes portables. Il y a aussi des grands bacs pour collecter les vêtements. Dans les SAS de départ il y a encore des toilettes. Quand l’heure est arrivée on commence par marcher jusqu’à la ligne de départ devant le pont qui est un peu plus loin.

• Le marathon 💜

Départ

Ca y’est on est devant le pont! Traditionnellement on entend la chanson de Franck Sinatra « New York, New York ». Ce qui est magique également ici, c’est qu’à chaque vague de départ on a un vrai coup de canon qui est tiré! Je suis clairement là pour kiffer (malgré la chaleur) et c’est tout! On commence par le pont du Verrazano qui est un moment fort pour moi! C’est toujours une image très médiatisé. Dès le départ certaines personnes marchent et ne courent pas…

Brooklyn

Une fois le pont traversé, c’est Brooklyn! On voit enfin du public et de l’animation. On peut aussi avoir accès au premier ravitaillement autour du 3e miles (environ 5km). Enfin de l’eau pour s’arroser! Commence alors un enchainement de faux plats montants et descendants, j’étais pas prête!! A mon allure, tout le monde ou presque marche en montée, très difficile mentalement de s’accrocher… 

L’ambiance est vraiment folle!! Les gens crient, il y a de la musique, des encouragements partout! Le seul hic pour moi c’est qu’il y a des soucis de ravitaillement en eau! Il y a des bidons d’eau, mais pas de gobelets… Et ma jambe droite commence vraiment à me faire mal!

Un peu avant le semi, on traverse Williamsburg, calme total! La communauté locale ne participe pas aux festivités. C’est un petit choc des cultures mais j’avais que ça fait du bien aux oreilles ces moments de silence! Je m’arrête un peu plus tard au stand médical voir s’ils auraient pas un spray ou quelque chose pour mettre sur mon ischio. On me donne un tramadol (what?) mais, même si cela n’a rien fait à la jambe, j’avais que cela a beaucoup aidé mon mal de ventre que je trainais depuis le départ!

Arrive le semi, je marche déjà beaucoup, je me dis que ça va être extrêmement long…

Queens

Après ce petit pont du semi, on arrive dans le Queens! C’est peu de temps après qu’arrive le passage redouté de nombreux coureurs, le Queensboro bridge! Encore une fois, j’apprécie le calme qui y règne. Lorsque je suis dans le mal, je suis très sensible auditivement et les gros encouragements j’apprécie à petite dose! La vue vaut vraiment le coup de prendre son temps aussi!

Manhattan

Le dénivelé devient beaucoup plus gérable ici, j’en ai tellement mare que je me dis « tant pis si j’ai mal il faut que ça finisse au plus vite » alors je cours beaucoup plus que les km précédents! Après un petit passage dans le Bronx (via un pont sinon c’est pas drôle), on retrouve Manhattan! Je sens des ampoules de folie à mon gros orteil gauche, jusqu’à sentir ne plus avoir de place dans ma chaussure… Alors elle éclate toute seule, ça pas être beau!

Vient alors la plus grosse côte (pour moi) du parcours : la 5e av qui longe Central Park. Impossible de considérer même l’éventualité de courir ici! Puis on rentre dans Central Park et je commence à me dire qu’en m’accrochant je peux finir en moins de 7h. C’est peut être con à ce stade mais je me dis que j’éviterais « au moins » le chiffre 7! Il y a encore un peu de monde qui nous attend. Puis arrive Columbus Circle, ils commencent à enlever les barrières pour rouvrir à la circulation. Je double alors le fameux canard qui court le marathon. Un dernier petit faux plat montant qui fait très mal à ce stade et ça y’est, le calvaire est enfin fini 😂.

• Post marathon

Très peu de personnes encore là, l’avantage est qu’on n’a pas besoin d’aller très loin pour sortir de la zone. Mais j’ai ma médaille, c’est le plus important! Par contre le sac de ravitaillement est très fourni et là je n’ai plus la force de le porter… Je me déleste alors un peu du contenu. Je récupère mes affaires et peux ENFIN enlever mes chaussures.

Avec les barrières il faut quand même faire des détours pour rejoindre Columbus Circle (j’ai mon hébergement juste derrière). Chaque pas me coûte. Je m’arrête acheter à manger, il est 18h40 et je n’ai pas fait de vrai repas depuis la veille au soir! Je sais que si je ne prends pas quelque chose à emporter je n’aurais jamais le courage de resortir acheter!! Bon petit drame, il y a peu de coca zéro aux Etats-Unis, obligé de prendre un light 😑.

• Medal Monday

Ici c’est clairement une institution de se balader avec sa médaille donc je le ferais toute la journée du lundi (et je l’aurais dans mon sac les autres jours pour les photos 😅). Le matin a pas très bien commencé, mon auberge m’a demandé de changer de chambre, j’ai du faire ma valise avec des jambes en carton (faut se baisser pour ça…) en ayant peu dormi (j’ai trop les jambes en feu après un marathon!). J’avais pris un rdv dans un cabinet kine pour faire une séance de cryothérapie. Honnêtement j’ai pas trop galéré pour les escaliers même si j’avais les jambes bien fatiguée!

Après la cryothérapie, j’ai pu profiter de leur offre du jour : 30′ de pressothérapie, trop agréable! Je retrouve ensuite Marine et Chloé pour se poser un peu dans Central Park avant qu’elles ne rentrent en France. Puis je suis allée sur les lieux de l’arrivé prendre ma photo officielle du lundi!

 

• Jours suivants

J’ai donc trimballé ma médaille un peu partout. Ce qui est chouette c’est qu’il y a des espaces dédiés à cela en haut de certains buildings, ils pensent à tout ici!